Pourquoi ce blog ?

La réponse est simple, le SNALC existe en Corse, il est d'ailleurs l'une des deux forces syndicales majoritaires, et ce depuis longtemps.Les élections aux CAPA de 2011 confirment notre implantation (19 siéges pour le SNALC)
Malgré ce fait irréfutable, comme vous l'avez sans doute constaté nous n'apparaissons pas souvent dans la presse quotidienne locale et encore moins sur la télévision publique.
Nous utilisons donc ce blog pour diffuser ce que les medias nous refuse, c'est à dire faire entendre votre voix.
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samedi 10 novembre 2007

Ce que vous auriez dû lire dans la presse 2

Le SNALC Corsica s'adresse au Président de la République suite à la "Lettre aux éducateurs" de ce dernier.

Monsieur le Président de la République,
Comme tous les membres de l'Education Nationale, nous avons reçu le "Lettre aux éducateurs" et nous aimerions vous faire part, avec franchise et sincérité, de l'avis d'un professeur ordinaire, c'est-à-dire attaché à son métier, à ses élèves, dont la satisfaction est de revoir ses anciens élèves, entrés dans la vie professionnelle, qui, souvent, l'embrassent avec chaleur.
Bref, notre avis est que cette Lettre, si agréable à lire par le style et maintes valeurs qu'elle reflète, ne correspond en rien à la réalité. Quelle réalité ? Eh bien justement, celle des consignes ministérielles, publiées dans le BO hebdomadaire.
Nous prenons trois exemples significatifs:
1°) Page 17. Vous écrivez à propos de l'apprentissage des langues étrangères: "Je souhaite que nos enfants apprennent les langues à travers la littérature, le théâtre, la poésie la philosophie, la science". Fort bien. Mais la réforme des langues vivantes actuelle dit tout le contraire. Nous sommes censés passer des heures entières à étudier une cassette de réservation de chambre d'hôtel, par exemple. Au bout d'un mois, test commun et partage des élèves en "groupes de compétences" et on continue de plus belle. Les inspecteurs sont chargés de surveiller la mise en place des consignes par les professeurs et les évaluent en fonction de ce critère.
Il faut être intérieurement d'un naturel hardi et, extérieurement, d'une malice prudente pour oser faire, malgré tout, ce que vous dites, tout en négligeant pas l'aspect de communication nécessaire.
Et ce, sans aucun bénéfice que le contentement de bien faire son métier et d'instruire les élèves.
2°) Page 28. Vous écrivez: "Dans l'école de demain..... vous gagnerez plus, vous progresserez plus rapidement si vous choisissez de travailler et de vous investir davantage".
Fort bien. Mais les professeurs ordinaires, c'est-à-dire l'immense majorité d'entre nous, s'investissent déjà beaucoup, rentrent à la fin de la journée exténués et ressentent au fil des années, une fatigue croissante mais surmontée avec abnégation.
Alors, que faudrait-il que nous fassions de plus ? Brasser du vent, donner dans l'air du temps des faux-semblants, être bien en cour auprès de la hiérarchie administrative et pédagogique ?
3°) Page 28. Vous écrivez: " Vous pourrez choisir la pédagogie qui vous semble la mieux adaptée à vos élèves parce que je crois qu'il faut faire confiance aux enseignants, à leur capacité de jugement, parce qu'ils sont les mieux placés pour décider de ce qui est bon pour leurs élèves". Fort bien. Mais nous remarquons que jamais les professeurs n'ont été aussi encerclés, envahis, enfermés par des reformes aberrantes qui visent à rendre le professeur à un simple exécutant interchangeable. Où est la liberté d'esprit, de jugement et de méthode que vous prônez à juste titre ?
Enfin, en conclusion, nous relevons un passage (page 21) où vous parlez de la nécessaire éducation à la beauté et nous vous rejoignons avec enthousiasme. Mais les réformes actuelles sont telles que l'élève susceptible d'apprendre à voir la beauté, d'être ainsi formé, s'ennuie à longueur de temps pour des raisons précipitées et se désespère.
Voilà quelques exemples de la réalité ordinaire, désespérante bien des fois. Mais doit-on se résigner à cet immense gâchis ? Non, mille fois non. A condition de voir l'exacte réalité et engager non pas une énième réforme, mais des mesure concrètes de bon sens.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l'assurance de nos sentiments respectueux.
Le SNALC Corsica

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